Disgrâce de Steve Jacobs (Bac Films)

Publié le par 67-ciné.gi-2010

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Disgrâce drame de Steve Jacobs
durée : 1h59
sortie le 3 février 2010
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David Lurie est professeur de poésie romantique à l’Université du Cap en Afrique du Sud. Divorcé, il assouvit sans retenue son attirance pour les femmes.
Mais la relation qu’il entretient avec l’une de ses étudiantes provoque le scandale, si bien que David se voit forcé de démissionner de son poste.
Il trouve alors refuge chez sa fille, Lucy, qui cultive des fleurs dans une ferme isolée à l’intérieur des terres, une région que les Blancs ont quittée après la fin de l’apartheid.
Pour continuer à vivre dans ce paysage somptueux David et Lucy doivent se plier à toutes sortes de compromis ; là où les Blancs étaient les maîtres autrefois, leur présence est maintenant à peine tolérée.
Le jour où David et Lucy subissent une agression, David est le témoin impuissant du viol de sa fille.
Choqué, il se rend compte de la violence faite aux femmes dans la société et prend conscience du comportement abusif qu’il a lui-même toujours eu vis-à-vis d’elles.
Entre la repentance et la nécessité de faire face et de continuer à vivre, David doit remettre en cause le système de valeurs auquel il a cru jusqu’ici. Il doit désormais intégrer de nouvelles règles de partage des pouvoirs entre les hommes et les femmes, et entre les Blancs et les Noirs.


avec :
John Malkovich, Jessica Haines, Eriq Ebouaney, Fiona Press et Antoinette Engel

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Note d’intention du réalisateur
Steve Jacobs : « Nous tenions à ce que le film soit fidèle au magnifi que roman de Coetzee, en dépeignant l’Afrique du Sud comme une société complexe qui doit faire face au contrecoup de l’apartheid. Ce point de vue est perceptible à travers l’intrigue, mais plus particulièrement encore dans la relation très forte entre David et sa fille Lucy. Leur tragédie intime fait écho aux réactions très divisées suscitées par l’événement atroce qui est la clé de voûte du film. Dans un paysage somptueux de montagnes et de vallées, nos personnages sont en plein désarroi et se demandent s’ils peuvent aller de l’avant. Le cadre spectaculaire qui les environne fait partie intégrante de leur trajectoire personnelle. Une trajectoire qui reflète une Afrique du Sud à la fois moderne et traditionnelle.
Les enjeux éthiques du film sont d’une grande subtilité, ce qui se retrouve dans le jeu tout en nuance des comédiens qui doivent affronter de nombreux dilemmes. Du coup, le spectateur est constamment décontenancé par les non-dits qui se jouent entre les personnages.
Malgré tout, il s’agit bien de l’Afrique et, d’ailleurs, la présence charnelle de l’Afrique habite le film – et tout particulièrement le cadre majestueux de la ferme de Lucy. A mon sens, il est essentiel de rendre compte de la puissance et de la beauté de cet univers naturel si nous voulons comprendre pourquoi, envers et contre tout, Lucy décide de ne pas partir. Les Sud-Africains sont quotidiennement confrontés à des choix semblables : il fallait que l’on explique, dans
Disgrâce, pourquoi ils décident parfois de rester sur place, et non pas seulement pourquoi ils décident de partir… »

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Notes de production
En 1999, J.M. Coetzee remporte le Booker Prize pour la deuxième fois avec Disgrâce. Situé en Afrique du Sud, dans les années qui ont suivi l’apartheid, le livre a ému les lecteurs du monde entier grâce à la complexité de ses personnages et à sa force émotionnelle.
Pour la scénariste et productrice Anna-Maria Monticelli, le roman est "un ouvrage extraordinaire, courageux et lucide". Née au Maroc, Anna-Maria Monticelli a toujours souhaité collaborer à un film qui se déroule en Afrique, et connaît bien la littérature africaine. Quand elle a lu Disgrâce, elle a été enthousiaste et s’est aussitôt identifiée aux personnages. Le réalisateur Steve Jacobs confirme : "Anna-Maria a eu le sentiment, tout comme moi, que le livre pourrait donner lieu à un film formidable. Du coup, on n’a pas hésité une seconde et on a pris une option sur les droits d’adaptation."
Anna-Maria Monticelli a ensuite relevé le défi de tirer un scénario à partir du roman. Une mission difficile étant donné la force et la complexité du livre.
"De toute évidence, il fallait que J.M. Coetzee apprécie l’adaptation", signale la scénariste. Par chance, cela a été le cas.
Après La Spagnola, c’est la deuxième fois qu’Anna-Maria Monticelli collabore avec Steve Jacobs. Elle précise : "J’aime beaucoup travailler avec lui parce que je lui fais totalement confiance. Je sais que nous allons dans la même direction, et je suis fascinée de voir ce qu’il est capable d’apporter au film".
Anna-Maria Monticelli et Steve Jacobs ont fait équipe avec le producteur australien d’origine sud-africaine Emile Sherman (Candy, Le Secret de Kelly-Anne, Oyster farmer, Le chemin de la liberté) qui adore lui-même le livre. Selon lui, Disgrâce est un roman extrêmement complexe à propos duquel chacun a sa propre idée.
Emile s’est rendu dans le sud de l’Australie, où J.M. Coetzee habite désormais, pour prendre une option sur les droits d’adaptation, mais il a alors appris qu’ils avaient été acquis par Anna-Maria Monticelli et Steve Jacobs. "Je les ai contactés pour savoir s’ils accepteraient de collaborer avec moi. Ils avaient tout d’abord envisagé de tourner hors d’Afrique du Sud, mais cela n’avait pas donné de résultat. Quant à moi, je suis fan de La Spagnola", rapporte le producteur.
Le cinéaste trouvait le livre plus réaliste que sombre : "Le réalisme au cinéma ne marche pas beaucoup en ce moment, car les gens veulent surtout voir des films de pur divertissement." Il s’explique sur ses choix de mise en scène : "Je n’ai pas voulu adopter un style moderne où la caméra est constamment en distance des personnages." Il estime que le film, comme le livre, suscitera de vives polémiques, "mais dans un sens constructif, pas sensationnaliste", ajoute-t-il. "Cela touchera à des choses très profondément ancrées en chacun de nous."
Le directeur de la photo Steve Arnold, qui a déjà signé la lumière de
La Spagnola, a eu envie de retravailler avec Steve Jacobs. "C’est un drame intimiste, mais Steve souhaitait qu’il y ait du souffle et que l’Afrique devienne un personnage à part entière", relève-t-il. "Il voulait qu’on réalise une fresque, un peu comme La fille Ryan, qui est aussi une histoire intimiste sur fond de saga romanesque." Il ajoute : "Plusieurs plans ont été difficiles à tourner en raison de la grande profondeur de champ." Steve Jacobs a tenu à être très précis dans ses choix artistiques : "Je suis allé en Afrique du Sud, j’ai trouvé le lieu où nous allions tourner, et nous avons construit la ferme. On a mis au point certains morceaux de musique avant le tournage. Quand on a un planning très serré, il faut être extrêmement préparé. Il faut être organisé et trouver des solutions aux problèmes qui se posent."

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Anna-Maria Monticelli et Steve Jacobs ont tous deux été comédiens : autant dire que le casting est une étape particulièrement importante à leurs yeux. "Si on choisit les bons interprètes, on a très peu de consignes à leur donner", signale la scénariste. "C’est le choix des bons ‘ingrédients’ qui fait toute la différence pour un film !" C’est dans cet état d’esprit que le réalisateur et sa scénariste ont contacté John Malkovich pour lui offrir le rôle du professeur David Lurie. "John Malkovich est un immense acteur, très intelligent, habité par ses rôles, et qui sait tout jouer. Il avait l’âge du personnage, il lui ressemblait physiquement et il avait son envergure intellectuelle. Il y a tellement peu de comédiens capables de jouer un rôle aussi difficile."
John Malkovich s’est montré enthousiaste à l’idée de camper un personnage aussi complexe, d’autant qu’il compte parmi les admirateurs de Coetzee depuis longtemps. "C’est un écrivain extraordinaire qui invente des personnages très forts", dit-il. "Et il s’agit là de l’adaptation d’une histoire très dense." Le comédien estime que si Lurie fi nit par trouver le chemin de la rédemption, le film s’achève avant que cela n’arrive.
Le réalisateur a longuement recherché une jeune comédienne capable d’interpréter Lucy Lurie en Afrique du Sud, à Sydney, Londres et Los Angeles. On lui a fait comprendre qu’il aurait intérêt à choisir une actrice connue. Mais il n’avait en tête que la jeune comédienne sud-africaine Jessica Haines, assez peu expérimentée. Il a fini par lui confier le rôle et par faire appel à la novice Antoinette Engel pour camper Melanie Isaacs. La production a par ailleurs demandé au dramaturge australien Bogdan Koca de venir travailler avec les acteurs pendant deux semaines avant le début du tournage.
Steve Jacobs a expliqué à John Malkovich qu’il aurait plusieurs partenaires peu expérimentés. "Certains sont bons dès la première prise, d’autres sont meilleurs à la cinquième prise", note le réalisateur. Mais selon John Malkovich, tous les interprètes choisis par le réalisateur, étaient formidables.
Jessica Haines, qui avait fait plusieurs lectures, a été ravie d’apprendre qu’elle avait décroché le rôle au bout d’un an. Pour la comédienne : "Le film parle de son combat à elle entre son coeur et sa raison. Lorsque David investit son espace, elle est agressée et son monde parfait est sali. Elle assume énormément de responsabilités et se met à changer. Elle fait des choix extrêmement radicaux."
Steve Jacobs a également fait appel à l’acteur francais Eriq Ebouaney qu’il avait admiré dans Fronline de David Gleeson, présenté dans un festival sud-africain : par chance, Eriq était sur place pour assurer la promotion du film.
"Il était tellement beau que Steve a dû lui demander de porter des lunettes et de noircir ses dents pour qu’il ressemble davantage à Petrus", souligne Anna-Maria. Eriq évoque sa collaboration avec John Malkovich : "Si vous êtes tennisman et que vous jouez contre le champion du monde, vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour lui renvoyer ses services." Alors qu’Antoinette Engel écrivait deux essais sur Disgrâce à l’université, elle a été contactée par son agent pour jouer le rôle de Mélanie. Pour sa première apparition d’importance à l’écran, Antoinette a apprécié sa collaboration avec Steve Jacobs. "Il m’a vraiment soutenue car c’était un rôle difficile", observe-t-elle. "Cette expérience m’a beaucoup appris. Ce film raconte une histoire formidable, très importante pour l’Afrique du Sud."
Pour Steve Jacobs, son expérience du métier de comédien a sans doute influencé sa direction d’acteur. "Je ne trouve pas normal que les acteurs se rencontrent sur un plateau, tournent ensemble et puis se disent au revoir", dit-il. "Je crois qu’ils devraient lire le scénario, en parler ensemble et apprendre à se connaître." Du coup, pour Disgrâce, le réalisateur a tenu à ce que les comédiens consacrent pas mal de temps aux répétitions.
Anna-Maria Monticelli ajoute : "Le film témoigne d’une violence et d’une réalité propres à l’Afrique du Sud, mais qui existent aussi dans d’autres pays. Lucy a de l’espoir, même si ce qui lui arrive est épouvantable." Pour Steve Jacobs, le film parle de "grâce, de vengeance, de sexualité, d’autorité et de pouvoir". Emile Sherman estime que
Disgrâce évoque l’obligation "d’accepter la réalité et ce qui nous échappe". De son côté, Jessica Haines, qui incarne Lucy, pense que le film traite de la manière dont "les gens parviennent à surmonter leurs difficultés".
Mais pour Eriq Ebouaney,
Disgrâce est une métaphore de la terre africaine. "Le fait que Lucy décide de garder son bébé et d’habiter avec Petrus symbolise la capacité des êtres humains à vivre ensemble", note-t-il. "Les gens devraient rester humbles et ouverts d’esprit. Il faut aller de l’avant, et ne plus se soucier d’un passé révolu."

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Fiche technique
Réalisateur : Steve Jacobs
Scénario : Anna-Maria Monticelli
D’après le roman de : J.M. Coetzee
Image : Steve Arnold A.C.S
Montage : Alexandre de Franceschi A.S.E
Décors Afrique du Sud : Mike Berg
Décors Australie : Annie Beauchamp
Costumes : Diana Cilliers
Son : Sam Petty
Musique originale : Antony Partos ‘She Walks in Beauty’ Graeme Koehne
Casting : Moonyeenn Lee et Ann Fay
Producteurs : Anna-Maria Monticelli, Emile Sherman et Steve Jacobs
Producteurs exécutifs : Julio DePietro, Wouter Barendrecht et Michael J. Werner
Coproducteurs : Brigid Olên et Marlow de Mardt
Directeurs de production : Barbara Gibbs et Ann Folland
Distribution : Bac Films
Création graphique: Mélanie Jacquemet

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de :
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remerciements à
Stella Crespel
logos, photos & textes © www.bacfilms.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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