Brothers de Jim Sheridan (Wild Bunch Distribution)

Publié le par 67-ciné.gi-2010

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Brothers drame de Jim Sheridan
durée : 1h45
sortie le 3 février 2010
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Sam et Grace forment un couple parfait  et sont les parents de deux petites filles. Sam est envoyé par l’Onu  en mission à l’étranger et confie à Tommy, son frère tout juste sorti de prison, le soin de s’occuper de sa famille.
Lorsque Sam est porté disparu et présumé mort, Tommy et Grace se rapprochent contre toute attente.  C’est alors que Sam revient du front…

avec :
Tobey Maguire, Jake Gyllenhaal, Natalie Portman, Sam Shepard, Bailee Madison, Taylor Geare, Patrick Flueger, Clifton Collins Jr., Carey Mulligan, Omid Abtahi, Ethan Suplee, Mare Winningham, Navid Negahban, Yousuf Azami et Jenny Wade

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Notes de production
 Brothers aborde de nombreux thèmes essentiels déjà évoqués tout au long de la carrière du cinéaste ; comme les rapports familiaux, l’ombre de la guerre mais aussi l’espoir du pardon et de la guérison. Pour la première fois, il situe l’action dans une banlieue américaine. Il réunit autour de lui Tobey Maguire, Jake Gyllenhaal et Natalie Portman mais également Sam Shepard et Mare Winningham.
Brothers s’inspire du film danois Brødre (Brothers), co-écrit et réalisé par Susanne Bier. Le producteur Sigurjon Sighvatsson a perçu le parallèle entre le thème de Brødre et toute une génération de films américains sur l’après-Vietnam comme Le Retour et Voyage au Bout de L’Enfer. Ces films posaient la question : comment, loin du champ de bataille, la guerre poursuivait-elle les soldats dans leur vie quotidienne, dans leur foyer, et au sein de leur famille ?
C’est en préservant cet esprit dramatique, que Sighvatsson a démarré la production de la version américaine de Brødre : « Le thème central de cette histoire, c’est la famille. Ce n’est pas de la guerre dont il s’agit, mais plutôt de son impact sur les vivants. » Tandis que Sighvatsson négocie avec Susanne Bier au Danemark, à Los Angeles, Brødre attire aussi l’attention de Michael De Luca et de son associé Zach Schiff-Abrams. De Luca était fasciné par la vision du film où deux frères aux caractères aussi différents se retrouvent confrontés à deux expériences opposées : l’une constructive, l’autre destructive.
De Luca : « Je pensais que toute l’originalité du film se trouvait dans l’introspection de ces deux questions : quelles sont les choses qui construisent un homme et quelles sont celles qui le détruisent ? Pour le plus jeune, le frère qui sort de prison, cette appartenance à la famille lui permet d’échapper à l’auto-destruction et de se construire. Et c’est à ce moment que l’aîné, qui n’a jamais dévié du droit chemin de toute son existence, se retrouve brisé par la guerre, la captivité et la perte totale de repères moraux. Les deux frères échangent presque leur statut. C’est cette dynamique-là qui m‘a véritablement séduit et donné l’envie d’explorer cette histoire dans un contexte américain. »

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Lorsque De Luca veut racheter les droits du film pour réaliser un remake, il découvre que Sighvatsson les possède déjà. Ils décident donc de s’associer et produire ce remake. Sighvatsson et De Luca font alors appel au scénariste David Benioff (Les Cerfs-Volants de Kaboul, Stay et Troie) pour transposer le scénario à l’univers Américain. Benioff incorpore ainsi l’histoire contemporaine des Etats-Unis à travers la destinée de Sam et de Tommy Cahill, fils d’un ex-officier des Marines qui a servi durant la guerre du Vietnam. « La base de l’histoire reste inchangée », assure Benioff, « il s’agit de deux frères : un qui a toujours suivi le droit chemin réussissant tout ce qu’il entreprenait sans jamais laisser tomber personne ; et l’autre, le frère cadet, qui gâche tout ce qu’il touche. » Les producteurs contactent alors Jim Sheridan. Dans ses films, de My Left Foot, Au Nom Du Père, The Boxer à In America, il a toujours exploré l’enchevêtrement des relations familiales, qui constitue justement le coeur de Brothers. Selon Sighvatsson, « Jim reste toujours focalisé sur l’émotion. Sans jamais perdre de vue ni son histoire ni le cours des évènements ; tout cela compte pour lui beaucoup moins que l’émotion qui anime ses personnages. »
Depuis My Left Foot, la plupart des personnages sont issus de familles ouvrières, il se sentait donc très proche des Américains provinciaux de Brothers. Jim Sheridan : « Les Cahills sont des prolétaires, et ça je connais bien. Ils sont déchirés par la guerre et le film pose la question de savoir s’ils peuvent en guérir. La déchirante épreuve que Sam traverse en captivité ajoute une dimension supplémentaire à la manière dont le film dépeint la condition humaine. L’expérience de Sam en Afghanistan dépasse la compréhension et c’est ce qui change toute l’histoire. Elle va bien au-delà de la tragédie. »
Le fondateur de Relativity Media, Ryan Kavanaugh, a rejoint les rangs de l’équipe de Brothers en tant que producteur, Relativity assurant le financement du projet. Comme Sheridan, Kavanaugh s’est senti bouleversé par le dilemme de Sam, ses conséquences et son impact sur toute la famille Cahill. « Le film ne se soucie pas tant de la guerre que de ce qu’il advient lorsqu’un être humain est aussi profondément blessé, qu’il se retrouve forcé de prendre des mesures que la plupart d’entre nous ne peuvent même pas concevoir. Comment un être humain peut-il en arriver là et quel impact cela peut-il avoir sur son entourage ? Lorsque Sam revient chez lui, il est devenu un personnage sombre et secret, à la fois colérique et paranoïaque ; il se cache de tout le monde y compris de sa propre famille. Et c’est Tommy qui assume alors son rôle de grand frère responsable. »
La perspective de travailler avec Sheridan sur des personnages dramatiques aussi solides a très vite attiré Jake Gyllenhaal, qui interprète Tommy, le frère brebis galeuse: « J’avais très envie de tourner avec Jim, mais je voulais travailler à ses côtés pour jouer un personnage distinct de tous les rôles que j’ai pu occuper précédemment. Tommy a grandi dans l’ombre de Sam et il sent bien qu’il n’est pas aimé. Il a la rage et est renfermé. Mais à travers d’horribles circonstances il va se transformer. »
Tobey Maguire a été attiré par le personnage du frère aîné , Sam Cahill, dès la lecture de la première version du script. Maguire perçoit la carrière militaire de Sam comme le choix raisonné d’un homme habitué à assumer des responsabilités et porté par un profond désir de stabilité. « A cause de sa famille, Sam retrouve presque un sentiment de sécurité en intégrant l’armée. » explique Maguire, « Sam a perdu sa mère lorsqu’il était enfant et son père est rentré du Vietnam avec ses propres blessures émotionnelles. Sam s’est occupé de son frère après le décès de leur mère et sans doute se sent-il comme un des parents de Tommy. »
Tobey Maguire s’est préparé à son rôle en visitant le Camp Pendleton en Californie et celui de la Garde nationale du Nouveau-Mexique. Il décrit ainsi l’entraînement des recrues : « On ne voyait pas le gars d’à côté comme un type qui tentait toujours de vous dépasser, mais comme quelqu’un à qui tu disais « allez vas-y, on tient le bon bout, on va y arriver ensemble ».
Chaque homme, chaque femme constitue l’équipe. J’étais vraiment impressionné par tous ces gens qui prenaient mutuellement soin des uns les autres. »
Sam s’est épanoui dans les Marines et dans son mariage, remplissant son rôle désigné de fils prodige. Aussi, lorsqu’il se retrouve prisonnier en Afghanistan, il perd virtuellement tout contrôle de sa destinée. Et tandis que se déroulent les événements, l’instinct de survie le pousse à commettre des actes avec de fortes répercussions psychologiques et morales.
Tobey Maguire : « Concrètement, toute sa vie se retrouve bouleversée, tout du moins ce qui constitue les fondamentaux de sa vie : ses idées et ses idéaux et tout ce qui compte vraiment. Tout est chamboulé… »
Jim Shéridan acquiesce : « A un certain niveau, c’est l’histoire d’un homme qui attaque. Sam est poussé aux limites de la camaraderie et de ce qui soude les hommes. Mais un événement se produit et Sam perd les sens d’auto préservation, de compassion, d’estime de soi. La question est de savoir s’il peut encore retrouver son âme, représentée par sa femme et sa famille, ou l’a-t-il définitivement perdue à cause de son acte ? »
Natalie Portman tient le rôle de Grace l’épouse de Sam. Ils se sont connus au lycée et elle est une parfaite épouse de militaire toujours rassurante, qui ne se plaint jamais et d’humeur égale. Natalie Portman : « Cela m’intéressait véritablement de pouvoir incarner à la fois une mère et une épouse. Grace est une personne qui a dû affronter très jeune l’existence mais qui recherchait un mode de vie stable. »
Natalie Portman a séjourné dans des bases de l’US Army pour mieux appréhender les responsabilités et les devoirs d’une femme de militaire : « Il y a de nombreux défis à surmonter lorsqu’on est séparé de son époux durant toute une année et qu’on ne le voit rentrer à la maison que pour trois mois. Les femmes doivent à la fois tenir la maison et s’occuper des enfants qui demandent pourquoi leur père est parti, ce qu’il fait et pourquoi il le fait. Et ensuite elles doivent s’occuper de leurs maris lorsqu’ils rentrent et encaisser tout ce qu’ils ont vécu. »
Sam Shepard joue Hank Cahill, le redoutable père des frères. Hank est un homme très peu loquace qui semble avoir assuré la transition toujours délicate vers la vie civile. Le père de Shepard appartenait à l’US Air Force et il n’a jamais caché les contradictions inhérentes à la vie sous les drapeaux : « L’armée est considérée comme une fraternité et elle l’est. Ces types sont extrêmement courageux et ils ont  un véritable code éthique », assure Shepard, « En même temps, il y a cet autre aspect du service militaire où le côté humain s’estompe complètement pour faire de vous une arme et un simple numéro. C’est une incroyable dichotomie. »

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Mare Winningham joue Elsie la seconde épouse de Hank et la belle-mère des frères. Douce et profondément maternelle, Elsie est la pacificatrice de la famille et aussi la seule personne sans doute dont Hank accepte l’autorité.  Mare Winningham : « Elsie a débarqué dans la vie de Hank lorsque les enfants étaient encore des ados ; elle a sans doute vécu ce tournant lorsque Tommy a commencé à se transformer en fils indigne tandis que Sam devenait peu à peu aux yeux de son père à la fois le pilier et le sel de sa vie. Je crois qu’elle a beaucoup de sentiment à l’égard de Tommy et qu’elle croit en lui. »
Brothers a été tourné principalement au Nouveau Mexique, un état qui offre une large palette de choix pour peindre autant les paysages disparates des banlieues de l’Amérique que l’aride Afghanistan. Les scènes de rues ont été filmées entre Santa Fe, Las Vegas et Los Alamos. Le Baptist Conference Center de Glorieta, situé à l’est de Santa Fe est devenu la base américaine fictive de Fort Mahlus. Enfin, les reliefs escarpés d’Abiquiu et de Zia Pueblo se sont transformés en lointaine Afghanistan. Le film marque la première collaboration entre Sheridan et le directeur de la photo Fred Elmes qui a travaillé avec de nombreux réalisateurs : David Lynch, Ang Lee, Jim Jarmush et Bill Condon.
Le mouvement de la caméra et la couleur reflètent l’itinéraire qui fait passer les frères de l’ordre à l’insécurité. Fred Elmes : « Tout le film est porté par les personnages, en fait nous avons une progression qui part d’une photographie assez tranquille au début pour aboutir a une partie particulièrement dure et chaotique pour l’Afghanistan puis à un retour où la banlieue est vue sous une toute autre lumière : l’espace est plus étroit, c’est aussi plus sombre et plus maussade. »
Brothers a été tourné autant que possible dans l’ordre chronologique pour permettre aux acteurs de mieux suivre la trajectoire de leurs personnages. Sheridan a démarré sa carrière en tant qu’acteur de théâtre, a été ensuite dramaturge et metteur en scène, il a donc l’habitude de travailler de manière étroite avec ses comédiens. Natalie Portman : « Jim s’était émotionnellement beaucoup investi. C’était comme s’il jouait tous les personnages. Je crois qu’une pareille implication était cruciale et pas uniquement au niveau de notre jeu d’acteur mais aussi du point de vue du film. »
Sheridan a découvert que les acteurs principaux adaptaient différentes techniques, contribuant ainsi à les unir en tant que groupe : « Jake tente de ressentir la vérité de chacune des scènes. Natalie est toujours parfaitement claire sur ses intentions. Tobey aime garder la main, mais il peut aussi la perdre, ce qu’il ne devait pas manquer de faire vu son rôle. »
Shepard a déjà exploré les tensions familiales dans des pièces classiques telles que True West : « L’intrigue de Brothers est comme une pièce du théâtre grec antique. Mais ce qui la rend intéressante c’est que Jim est sans cesse à la recherche de l’essence même de l’histoire, c’est-à-dire le facteur humain. »
Ce facteur humain, si l’on écoute Gyllenhaal, est intégré au titre du film : « C’est vraiment une histoire de famille. Parfois la seule personne vers laquelle tu puisses te tourner c’est celle avec laquelle tu as grandi, dans la beauté et la douleur qui constitue ta famille. Sam et Tommy sont si différents et pourtant si semblables. Et, en fin de compte, la seule personne qui puisse sauver la vie de Sam c’est Tommy. »

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Fiche technique
Réalisé par : Jim Sheridan
Écrit par : David Benioff
D’après le film danois : Brødre de Susan Bier et Thomas Jensen
Directeur de la Photographie : Frederick Elmes, Asc
Chef décorateur : Tony Fanning
Montage : Jay Cassidy, A.C.E.
Musique : Thomas Newman
Producteurs : Ryan Kavanaugh, Sigurjon Sighvatsson et Michael De Luca
Producteurs Éxécutifs : Tucker Tooley, Jon Feltheimer et Scott Fischer
Co-producteurs Éxécutifs : Jeremiah Samuels
Co-producteurs : Kenneth Halsband, Mark Fischer et Matt Battaglia
Distribution : Wild Bunch Distribution

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de :  
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remerciements à
Suzanna Nilstam
logos, photos & textes © www.wildbunch-distribution.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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