Sans laisser de traces de Grégoire Vigneron (Mars Distribution)


durée : 1h35
sortie le 10 mars 2010


À bientôt quarante ans, Etienne, sur le point de prendre la présidence de son groupe, veut soulager sa conscience d’une injustice qu’il a commise au début de sa carrière et qui, précisément, l’a lancée. Convaincu par un ami de jeunesse, il se rend chez l’homme qu’il a lésé à l’époque pour le dédommager. Mais les choses tournent mal et l’homme est tué par son ami.
Etienne tente alors de reprendre le cours de sa vie, mais celleci vire peu à peu au cauchemar. Harcelé par son ami, rattrapé par l’enquête de police, plus Etienne se débat, et plus l’étau se ress erre.
Au bout du rouleau, Etienne réalise qu’il ne lui reste plus qu’une seule solution...
Avec :
Benoît Magimel, François-Xavier Demaison, Julie Gayet, Léa Seydoux, Jean-Marie Winling, Dominique Labourier, André Wilms et Stéphane de Groodt

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Entretien avec Grégoire Vigneron
- : « Comment le projet est-il né ? »
Grégoire Vigneron : « Depuis sept ans, j’écris des scénarios avec Laurent Tirard. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier. Au départ, je n’avais pas l’intention de devenir scénariste. Depuis mes débuts, je cherchais à réaliser, mais après avoir vu mon court métrage, Laurent m’a contacté. À l’époque, je réalisais des pubs et sa demande m’a tellement surpris que je n’ai même pas compris exactement ce qu’il me voulait ! Heureusement, il a eu la bonne idée d’insister. Nous avons alors commencé à travailler sur Mensonges et trahisons, son premier film, et nous en avons écrit d’autres ensuite. Je n’avais encore jamais écrit de long métrage et c’est Laurent qui a fait de moi un scénariste. Mais je n’ai jamais abandonné l’idée d’être réalisateur. Sans laisser de traces arrive donc naturellement dans mon parcours, même s’il est clair que sans cette expérience acquise avec Laurent, je n’aurais pas pu faire ce premier film. Pour ce projet-là, Laurent est devenu mon coscénariste. Nos rôles se sont inversés. »
- : « Alors que vous êtes un scénariste de comédie réputé, comment êtes-vous arrivé à un sujet aussi sombre ? »
Grégoire Vigneron : « En termes d’écriture, le film n’est pas tellement éloigné de la comédie. On y retrouve des ressorts communs comme le rythme ou l’enchaînement inéluctable des situations. Chaque scène fait avancer l’histoire avec des rebondissements multiples. Par contre, le choix du comédien principal, et surtout la direction de son jeu, nous éloigne de la comédie. Le choix d’un thriller résulte peut-être un peu de l’envie d’éviter d’être enfermé dans un genre, mais je crois aussi qu’une autre part de moi avait besoin de s’exprimer. Ma première envie était de faire un film qui me corresponde, et je suis arrivé à un sujet assez noir, voilà. Mais je ne me sens pas du tout fermé à la comédie. Bien au contraire. »
- : « Comment avez-vous travaillé avec Laurent Tirard ? »
Grégoire Vigneron : « Le fait d’écrire avec Laurent pour mon film et non pour l’un des siens n’a pas vraiment changé notre façon de faire. Finalement, qu’il soit pour lui ou pour moi, chaque film est un objet unique, même si notre méthode reste la même. Nous parlons énormément ensemble. Nous faisons des fiches, une par scène, que nous accrochons au mur, ce qui nous donne une vision concrète du film. Manipuler ces fiches nous permet une approche dynamique de l’histoire et constitue déjà une forme de montage. C’est un processus assez âpre, mais qui permet d’obtenir une structure solide. En dernier lieu, nous rédigeons les dialogues. Écrire un film pour moi-même est plus compliqué car je suis assez indécis. Laurent est très conceptuel et, lorsque nous écrivons pour lui, tout notre travail consiste à ramener de la matière humaine, en creusant le sujet. Pour avoir travaillé avec d’autres, nous nous rendons compte qu’il existe quelque chose de très précieux entre nous : nous sommes complémentaires. Sans clairement savoir sur quel terrain cela se joue, nous avons toujours tendance à dire que Laurent est synthétique et que je suis analytique. Mais comprendre notre alchimie n’est pas l’essentiel, le mieux est encore de la pratiquer ! »
- : « Comment l’histoire d’Etienne est-elle née ? D’où vient l’étincelle de cet engrenage ? »
Grégoire Vigneron : « Ce qui nous intéressait dans ce personnage a trait à la morale. Nous avons tous besoin de justice. Nous voudrions que l’effort soit récompensé, qu’à un comportement donné corresponde une réponse adéquate, que les choses finissent bien pour les bons. Hors, dans la vraie vie, les choses ne se passent pas ainsi. C’est l’histoire de quelqu’un qui, au moment d’accéder à une forme de consécration, voudrait bien se soulager de la petite mauvaise conscience qui entache son parcours. Etienne est torturé parce qu’il a une vraie conscience de lui-même. Fondamentalement honnête mais poussé par les circonstances, il a commis une faute. Il veut aujourd’hui réparer. Cette intention, bonne au départ, le fait basculer dans une spirale bien plus grave. C’est un film sur le scrupule, le remords, le doute et la confiance en soi. Est-ce que je mérite ce qui m’est donné ? C’est effectivement au moment où Etienne va réussir que le remords devient le plus douloureux. Et c’est à ce moment qu’il retrouve Patrick, une sorte de double pulsionnel, déchaîné, qui refuse tout compromis. Patrick passe à l’acte tout le temps. La rencontre avec lui bouscule Etienne, le fait passer à l’acte pour essayer de réparer ce qui le gêne, au risque de tout perdre... »
- : « Votre film est construit comme une démonstration mathématique. Le théorème de base est énoncé au début et le parcours d’Etienne intervient presque comme la démonstration… »
Grégoire Vigneron : « Dans l’équation de la réussite donnée au départ par la voix off, il est question de travail et de talent, mais aussi de chance. La chance est un élément que l’on ne maîtrise pas, comme le hasard ou la coïncidence, et c’est insupportable pour les êtres humains. C’est ce que le film raconte. Mais est-ce une démonstration ? En tout cas, c’est un enchaînement implacable. Chaque scène est irréversible. Ce film est basé sur la tension entre les gens. L’histoire crée un problème majeur et on n’élude pas le conflit. Le film est construit sur un certain nombre de face-à-face dont quelque chose doit sortir, et c’est ainsi que l’on avance. La pression qui s’accentue sur le personnage principal est la forme que nous avons trouvée pour valoriser tout le potentiel d’un sujet sur la conscience. Je ne juge pas mes personnages, je suis en empathie avec eux, je vis les choses avec eux – et c’est cela qui m’intéresse. J’aime que l’on éprouve de l’empathie pour Benoît alors même qu’il a fait quelque chose de répréhensible. Je me sens aussi très proche de ce sentiment de culpabilité chronique, quelque chose qui nous guette en permanence. Je pense que, comme moi, beaucoup de gens s’identifieront à Etienne. Son histoire pourrait nous arriver. Il y a un criminel potentiel en chacun de nous. S’il y a une démonstration, c’est celle-ci. »
- : « Le film n’est pas moralisateur, mais il a une morale. À travers son questionnement autour du Bien et du Mal, porte-t-il un message ? »
Grégoire Vigneron : « Le film n’est pas moralisant, mais à la manière des moralistes, il traite de la morale. C’est un sujet délicat, complexe, plus relatif qu’on ne pense. Le but de la fiction est de raconter des histoires montrant cet étrange balancier qui oscille entre le Bien et le Mal. Il faut y regarder de près pour voir où se situe la limite. C’est d’ailleurs souvent une dynamique. Dans l’histoire – dans notre histoire personnelle ou dans la grande histoire – selon les lieux et les moments, les choses bien se transforment en choses mauvaises, ou l’inverse, ce qui était banni peut être encensé. Les notions de Bien et de Mal sont à manier avec beaucoup de précautions. Les ramener à une dimension humaine est très sain. À travers l’aventure d’Etienne, le film interroge nos moeurs, nos organisations, notre soif de justice et notre besoin de faire du sens. »
- : « À quel moment avez-vous choisi l’interprète d’Etienne ? »
Grégoire Vigneron : « En règle générale, Laurent et moi n’écrivons pas pour un acteur particulier, parce que cela peut nous enfermer très vite et que c’est encore plus frustrant si l’acteur refuse le rôle. Nous nous focalisons sur le personnage. Cependant, Benoît Magimel s’est imposé rapidement car il a la puissance et le charisme pour endosser un tel personnage. On s’attache à lui, même s’il a commis des fautes. Je savais que Benoît pourrait incarner ce personnage qui doit toucher, susciter l’empathie pour donner envie de le suivre. Benoît est très charismatique. J’avais une grande confiance dans sa capacité à capter la sympathie du public, sans aller la chercher. Je souhaitais travailler avec lui dans la sobriété, avec cette espèce de neutralité dans le jeu qui respecterait l’écriture, suffisamment construite pour décrire la mécanique qui avance, qui progresse comme un piège qui se referme sur le personnage. »

- : « Comment cela s’est-il traduit dans son jeu ? »
Grégoire Vigneron : « Benoît a accepté de se dépouiller beaucoup, de faire confiance à l’histoire, confiance aux scènes, de n’être ni dans le commentaire ni dans la démonstration. Je lui en suis reconnaissant. J’étais intimement convaincu qu’en faire trop aurait imposé un point de vue qui aurait nui à l’histoire, construite pour que le spectateur s’interroge sans cesse. Il fallait donc offrir une sorte de surface neutre dans un processus inéluctable. Benoît a mis son talent au service de cette contrainte avec beaucoup d’élégance. Je n’avais aucun doute sur la force de sa présence. Avant de tourner, nous avons fait des lectures qui nous ont été très utiles pour élaguer, creuser le sens précis des scènes. J’étais très rigoureux car je savais depuis longtemps où je souhaitais arriver. Benoît a posé des questions, proposé et nous sommes arrivés à quelque chose de lui et de moi. Il porte le film, incontestablement. Il est aussi très généreux avec ses partenaires. Je me suis aperçu que, même s’il lit énormément son texte, il ne l’apprend pas vraiment. Le lendemain, c’est oublié, mais entre temps, il se l’est approprié. Dire qu’il incarne vraiment son personnage peut paraître convenu, mais c’est réellement le cas. Il ne dit pas une seule chose qu’il ne pense pas sur le moment, il ne pose pas un seul regard qu’il ne ressente vraiment. Justement parce que, dans la vie, il n’est pas quelqu’un du verbe. Il a une grande sensibilité dans la façon de percevoir la situation et son partenaire, et cette finesse se retrouve dans son jeu. C’est quelqu’un d’extrêmement précis. Nous étions vite d’accord sur ce qui se passait. Il a l’intelligence de la situation. »
- : « Comment avez-vous choisi François-Xavier Demaison ? »
Grégoire Vigneron : « Le personnage de Benoît, Etienne, et Patrick, celui de François-Xavier, sont allés au lycée ensemble, il fallait donc déjà qu’ils aient le même âge. Il fallait aussi un acteur capable d’endosser ce personnage incontrôlable, pulsionnel, par qui les catastrophes arrivent. François-Xavier Demaison, que je connaissais depuis Le petit Nicolas, m’a paru tout à fait capable d’assumer ce personnage. Le couple François-Xavier/Benoît apporte une incongruité qui sert parfaitement l’histoire. Cela me plaisait car, contrairement aux apparences, ce film comporte un aspect de comédie, avec quelque chose de jubilatoire. Nous avons cherché à donner une vraie épaisseur et une vraie sincérité au personnage de Patrick. D’abord aux lectures, puis au tournage, François-Xavier a donné une cohérence au personnage, il l’a fait coïncider avec sa propre personnalité. Du coup, son personnage est touchant, parce qu’il est sincère. Travailler avec lui était un vrai bonheur. Son jeu est suffisamment large pour assumer les aspects les plus drôles ou les plus inquiétants du personnage. C’est toujours Patrick qui relance l’histoire, qui donne le tempo, qui met la pression. Ce garçon est une grenade dégoupillée. François- Xavier parvient à jouer en permanence à la frontière entre le drame et la comédie. J’ai apprécié qu’il se jette sans peur dans un personnage qui peut partir dans la méchanceté et la colère. »
- : « Les femmes ont aussi un rôle très important dans l’histoire et – comme souvent dans le film – vous jouez avec les clichés pour mieux les éviter… »
Grégoire Vigneron : « C’est vrai que les femmes sont essentielles et les deux principaux rôles féminins n’étaient pas faciles. Je suis d’autant plus heureux de Julie Gayet et de la collaboration que nous avons eue. Il fallait que, naturellement, sans y mettre l’accent, on sente que son personnage, Clémence, vient d’un milieu social supérieur à celui d’Etienne. On ne découvre que plus tard dans le film de qui elle est la fille, et cela met en perspective toute la relation qu’elle a avec le personnage de Benoît. Autre point, Clémence n’utilise ni ne met en avant les études supérieures qu’elle a pourtant faites. Elle n’en a pas vraiment besoin. Elle n’est pas aussi futile qu’elle peut le paraître. Julie incarne très naturellement et avec finesse, cette personnalité légère et profonde à la fois. La première fois que nous nous sommes parlé du film, elle m’a immédiatement dit qu’elle connaissait bien ce dont je parlais. Julie est impeccable dans le rôle parce qu’elle est à la fois classe et sensible.
Léa Seydoux a tout de suite accepté le rôle de Fleur et j’étais vraiment content. Parce que sa personnalité lui donne du mystère et de l’ambiguïté. Toutes les scènes avec Benoît fonctionnent remarquablement. Elle est jeune mais dégage une étrange maturité, elle est fragile mais en même temps affirmée. Il y a un vrai trajet pour son personnage. Il fallait qu’elle soit belle, mais pas platement, et Léa a du caractère, quelque chose qui s’oppose. Son personnage et celui de Benoît entretiennent un rapport étrange. Je me souviens que nous avons hésité à concrétiser leur liaison. Mais je n’ai plus le moindre doute là-dessus. D’abord parce qu’on entretient l’excitation de l’interdit, on monte en température avec Etienne, que va-t-il se passer ? Et puis elle est sa rédemption, son rachat, en quelque sorte. Mais jouer sur le désir et l’envie est jubilatoire et Léa est parfaite dans le rôle, mystérieuse et incarnée. Elle est une vraie surface sensible à laquelle on s’attache. Elle est vraiment le feu sous la glace, une alchimie assez rare. Léa a donné beaucoup de densité à Fleur. »
- : « Parlez-nous de vos autres comédiens… »
Grégoire Vigneron : « Jean-Marie Winling incarne le patron à qui Etienne va succéder. Ils ont aussi d’autres liens. Jean-Marie est un acteur très autonome. Il a beaucoup de métier et une excellente connaissance de lui-même. Travailler avec lui est donc facile. Il incarne aussi bien les aspects sociaux qu’humains de son personnage. On le découvre d’abord dans l’exercice de ses fonctions avant de le suivre dans la sphère privée.
Dominique Labourier, qui joue son épouse, endosse le personnage le plus exécrable du film. Elle est Madame la Présidente et reste crispée sur ses valeurs bourgeoises et ultra conservatrices qui éclatent dans son refus de voir sa fille avoir un enfant par procréation assistée. C’est un personnage d’autant plus agaçant qu’on la ressent immédiatement aussi négative que flamboyante. Dominique, en se servant de sa voix haut perchée, lui donne une redoutable présence.
André Wilms est un autre acteur fondamental pour le film et j’ai eu beaucoup de chance qu’il accepte le rôle. Il n’a qu’une seule séquence mais c’est avec elle que tout bascule. Son personnage est une victime et curieusement, on le perçoit comme un salopard, parce qu’il est aigri, frustré, en colère. Pour son costume, je me suis inspiré d’une photo de Céline dans sa maison de Meudon avec ses chats. Ce que j’aime, et qui va vraiment dans l’ensemble du sujet, c’est qu’on lui a fait quelque chose de mal, qu’il est une victime, mais que la souffrance est laide. Etre victime, c’est d’abord avoir été amputé de son bonheur, de sa joie de vivre et cela rend un personnage moche, abîmé. André a brillamment restitué cela. »
- : « Comment s’est passé le tournage ? »
Grégoire Vigneron : « Nous avons tourné à Bruxelles et aux alentours pendant huit semaines. Je souhaitais une grande ville européenne mais sans plus de spécification. Si j’avais tourné à Paris, je n’aurais pas choisi le Paris haussmannien mais des quartiers plus modernes, moins typiques. De ce point de vue, Bruxelles est une ville formidable, très graphique. »
- : « Le film possède une vraie esthétique, un vrai look. Comment l’avez-vous défini ? »
Grégoire Vigneron : « Laurent Dailland, le directeur de la photo, et moi avons regardé des films. Je lui ai montré des choses qui me plaisaient. Il m’a judicieusement proposé de lui montrer également des choses qui ne me plaisaient pas. J’ai donc aussi cherché des films dont l’esthétique ne me séduit pas et nous nous sommes mis d’accord sur une sorte de charte de l’image dont il a été le garant tout au long du film. Nous nous sommes mis d’accord sur le format Scope. Ensuite, à chaque plan, chaque découpage, chaque mise en place, nous avons réfléchi en termes de cadre et de focale. On a souvent utilisé des longues focales. Les confrontations champ/ contrechamp en longue focale me paraissaient plus élégantes.
Pour les décors, je cherchais un vrai standing, en particulier pour le loft d’Etienne avec sa vue panoramique. J’étais toujours plus à l’aise avec des décors épurés. Dans certains cas, comme chez Fleur, il a bien fallu remplir un peu. Je me figurais une grande ville froide avec une architecture faite de lignes claires, harmonieuses, au milieu desquelles les humanités créent le désordre. Certaines scènes, comme celle où Etienne rend visite à ses parents, d’origine modeste et rurale, en deviennent d’autant plus significatives. Bien qu’elle ait été écrite, il a été question de supprimer cette scène, mais Marc Missonnier, mon producteur avec Olivier Delbosc, a eu la bonne idée d’insister pour qu’elle soit dans le film. Elle dit beaucoup en très peu de mots, j’en suis très fier. La première fois que l’on découvre l’appartement d’Etienne, l’ambiance est plutôt froide, on ne sait même pas vraiment où il est. Sa femme nue surgit pour un accouplement programmé parce qu’il faut faire un enfant. Après seulement viendra la tendresse. Le film traduit cela visuellement, c’est un mélange entre la rectitude des lignes, la froideur des ambiances et l’intense chaleur des émotions humaines. »
- : « Quel souvenir gardez-vous de ce premier film ? Que vous a-t-il appris sur vous et votre métier ? »
Grégoire Vigneron : « Je ne sais pas si ce film m’a réellement appris quelque chose ou s’il a plutôt confirmé une envie profonde. J’ai évidemment appris des choses pratiques, techniques, sur l’artisanat, la fabrication d’un film. Ce qui est certain, c’est que j’ai envie de réaliser un autre film, mais je crois que je le savais déjà avant de faire celui-ci !
Évidemment, de ce premier film, je garde beaucoup de moments forts, la présence de Benoît, le courage de François-Xavier lorsque nous avons tourné la scène au bord du vide en haut de l’immeuble. Il était tétanisé par le vertige, mais il a chaque fois proposé de refaire une prise, s’il le fallait. Je me souviens aussi de nombreux moments de jeux, de la bosse que François-Xavier a faite à André en lui fracassant une bouteille, pourtant factice, sur le crâne. On n’a fait qu’une prise, et elle est dans le film !
Plus intimement, je n’oublierai pas l’émotion qui m’a submergé lorsque ma petite fille de deux ans et demi est apparue sur le plateau avec sa maman, dans le décor de la maison des parents. Son regard balayait l’assistance, complètement perdu, et d’un coup, elle m’a reconnu et elle a sauté de joie, littéralement. Une bulle de tendresse dans ce monde de brutes… »

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Fiche technique
Réaliseur : Grégoire Vigneron
Scénario : Laurent Tirard et Grégoire Vigneron
Image : Laurent Dailland – Afc
Montage : Valérie Deseine
Son : Henri Morelle et Marc Bastien
Mixage : Thomas Gauder
Décors : Bertrand Seitz – Adc
Costumes : Florence Scholtes et Christophe Pidré
Casting : Stéphane Foenkinos – Arda
Assistant mise en scène : Denis Imbert
Musique originale : Christophe La Pinta
Directeur de production : Philippe Saal
Productrice exécutive : Christine de Jekel
Produit par : Fidélité Films, Olivier Delbosc et Marc Missonnier
En association avec : Wild Bunch et Mars Films
En coproduction avec : Scope Pictures
Avec la participation de : Orange cinéma séries et de la Région Wallonne
En association avec : Banque Postale Image 2, Cinémage 4, Banque Populaire Images 9 et Fortis Film Fund
Ventes internationales : Wild Bunch
Textes et entretiens : Coming Soon
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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de :


remerciements à Carole Bouvier, Jean-Baptiste Schmitt,
Julien Pervilhac et Stéphane Célérier
logos, photos & textes © www.marsdistribution.com