Thelma, Louise et Chantal de Benoît Pétré (La Fabrique de Films)


durée : 1h30
sortie le 3 mars 2010


Gabrielle, Nelly et Chantal se rendent au mariage d’un ex à la Rochelle.
Elles décident de faire le trajet ensemble. Au cours de cette virée pleine de péripéties, les trois femmes partageront coups de coeur, coups de gueule et coups de blues de la cinquantaine, tour à tour drôles, fragiles et émouvantes.
avec :
Jane Birkin, Caroline Cellier, Catherine Jacob, Thierry Lhermitte, Michèle Bernier, Alysson Paradis, Sébastien Huberdeau, Arié Elmaleh, Micheline Presle, Benoît Pétré, Stéphane Metzger, Joséphine De Meaux, Nicolas Schweri, Jean-Pierre Martins, Marie Gili-Pierre, Frédéric Blochet, Eriq Ebouaney, Brice Fournier, Adeline Giroudon, Charles Templon, Alexandre Brik, Charley Fouquet, Sophie Borgeaud, Roland Menou et Julie Meunie

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Le scénario
Thelma, Louise et Chantal est le premier long-métrage que Benoit Pétré réalise seul.
« Parmi les choses importantes, je voulais parler de ma mère, de sa vie et des femmes qu’elle représente. Je pensais la connaître par coeur car je l’avais vu évoluer, être blessée, se briser, se relever. Je l’ai observée elle et ses amies », explique Benoît Pétré.
« Les ressorts de la comédie étaient là et l’histoire de Thelma, Louise et Chantal m’est alors apparue. Ma mère, née dans les années 50, a connu un échec sentimental avec mon père. Après une période difficile, elle a repris goût à la vie et plus que jamais. Certaines de ses amies vivaient une situation similaire… Mais ce que j’ai surtout noté, c’est que ces femmes sont fortes, intrépides et ne se laissent pas aller. C’est cela qui me touche. À travers mon film, je veux donc les montrer en exemple, en faisant tomber les tabous qui planent autour de leurs vies, y compris sur le plan sexuel.
Thelma, Louise et Chantal parle de vraies femmes, comme on ne les montre pas assez à mon sens. Les trois héroïnes ont la cinquantaine et vivent avec leurs regrets, leurs solitudes mais aussi avec leurs espoirs, leurs envies et une formidable énergie. Au cours de ce voyage, elles vont retrouver l’envie d’aller vers les autres et pourquoi pas de tomber amoureuse comme lorsqu’elles avaient 15 ans !
Il s’est rapidement imposé à moi le fait que ce film devait être un road-movie. Celui qui a marqué plus d’une génération est sans aucun doute le film de Ridley Scott, Thelma & Louise.
Je me suis servi de mon ressenti à son encontre pour construire un film personnel et proche du spectateur.
Mon film sera, en toute humilité au travers des actrices choisies, des situations, des dialogues, et de la musique, un hymne aux femmes. »
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Le casting
Benoît Pétré parle ainsi de ses actrices : « Je redoutais le casting. Les trois actrices devaient à la fois refléter les différents aspects physiques et psychologiques de ces femmes que je connais bien, mais en plus, accepter une espèce de lâcher prise obligatoire. Je voulais filmer des femmes, des vraies. Je ne voulais aucune caricature, aucune fausse apparence, pas de tricherie, pas de faux-semblants.
Avec mon casting final, je dois avouer que j’ai été plus que gâté. Jane, Catherine et Caroline ont surpassé mes attentes. Elles ont réussi à rendre leur personnage plus que vrai, dans leur nature et dans leur vision. Au-delà de ce que je pouvais imaginer, elles ont décuplé ce que j’attendais d’elles, apporté une énergie extraordinaire et une véracité comme je la voyais dans mes rêves les plus fous. »

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La musique
La bande originale du film joue un rôle important dans l’identité du film. Benoît Pétré, le réalisateur l’explique ainsi :
« En écrivant le scénario de Thelma, Louise et Chantal, j’ai immédiatement pensé à l’écriture musicale. Je savais ce que je voulais et je savais quels chemins emprunter.
Thelma, Louise et Chantal parle de femmes d’une cinquantaine d’années et de leur parcours sentimental, de leur vie amoureuse. Pour illustrer leurs ressentis et leurs émotions, j’ai eu l’idée de reprendre les standards de l’époque et de les réenregistrer avec un ton d’aujourd’hui, une sensibilité moderne. Même si ces chansons sont très connues et très catégorisées, l’idée de les entendre avec un son nouveau m’excitait tout particulièrement. L’émotion que procurent certains de ces titres est telle qu’ils peuvent en quelques notes à peine, transporter le spectateur dans une sensibilité certaine. La nostalgie présente dans ces chansons allait m’aider à renforcer le sentiment d’attachement au film et faire en sorte que chacun puisse s’approprier facilement tel ou tel passage. J’aimerais avec cette idée, toucher les spectateurs et les renvoyer à des images propres à eux, des souvenirs agréables ou même plus difficiles.
Pour la production des titres, je ne voulais pas de grosse production commerciale. À l’image d’albums unplugged ou acoustiques de certains artistes, les chansons devaient évoquer, rappeler, ramener à un souvenir touchant et percutant. Je ne voulais pas faire de simples copies de ces chansons mais plutôt des reproductions intuitives et sensibles.
Le choix de Keren Ann pour ce film était plus qu’évident. Un film qui parle des femmes, qui parle aux femmes, il fallait une femme pour prendre en main l’univers musical. J’avais adopté Keren Ann depuis longtemps dans ma bibliothèque musicale et ma rencontre avec elle fut un vrai choc. Un coup de foudre professionnel évident, et amical aussi. Le génie, je ne cache pas mes mots, avec lequel elle a su d’une part composer des titres originaux qui collaient parfaitement au film et d’autre part, revisiter des titres préexistants m’a totalement bluffé. Encore mieux que ce que je pouvais imaginer, la musique a pris une dimension incroyable, tant dans la poésie que dans l’émotion. Keren Ann a apporté au film un élément clef, un vrai personnage du film.
À l’écriture du scénario, j’avais dans la tête des idées folles de casting d’interprètes pour les reprises. Il s’est avéré que tous ont accepté. Je n’arrivais pas à y croire. »
Keren Ann ajoute : « Quand Benoît m’a envoyé le scénario, j’ai été immédiatement séduite par l’émotion et l’humanité qui émanent de l’univers de ce film en particulier où le drame, la comédie et la musique doivent coopérer.
J’ai voulu pour cette histoire un son organique, un univers à la fois élégant et passionné, un mélange de cordes mélancoliques et de répétitions progressives (référence : Liberty de mon dernier album) avec chorales, vents, cordes & cuivres. Une ode pop, évanescente et crue, épurée et intimiste, un peu de l’esprit folk des sixties dans une ligne artistique sobre. »

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Fiche technique
Écrit et réalisé par : Benoit Pétré
Musique originale : Keren Ann
Image : Stephan Massis
1er Assistant réalisateur : Jean Louis Frémont
Scripte : Aurélie Maillol
Montage : Reynald Bertrand
Son : Guillaume Le Braz
Montage son : Nikolas Javelle
Mixage : Marc Doisne
Chef Décorateur : Samuel Teisseire
Régisseur général Poitou-Charentes : Alexis Sarraf
Régisseur général Paris : Serge Desfilles
Chefs maquilleuse : Odile Fourquin et Valérie Beaudenuit
Chef coiffeuse : Aude Thomas
Chef machiniste : Renaud Fidon
Une coproduction : La Fabrique 2 et Studio 37
En association avec : Uni Étoile 7 et Touscoprod
Avec le soutien : du Département de la Charente-Maritime, du Département de la Vienne et de la Région Poitou-Charentes, Cnc
Produit par : Vérane Frédiani et Franck Ribière
Directeur de production : Laurent Lecêtre
Directeur de post-production : Cyril Contejean
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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de :


remerciements à Youmna Chami et Jean Boyenval
logos & textes © www.lafabriquedefilms.fr
photos © Théo Pinganaud, Kate Barry et Thierry Valletoux